DERNIER APPEL A ARTICLES

Statut d’emploi et mobilisation de la main-d’œuvre. Qui choisit le contrat de travail et comment ?

Numéro coordonné par Cyrine GARDES (CEET-Cnam), Célestine LOHIER (CEET-Cnam), Jean-Marie PILLON (Université Jean Monnet de Saint-Etienne, Centre Max Weber), Camille SIGNORETTO (Université Paris Cité, Ladyss), Nadine THEVENOT (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CES), Lucas TRANCHANT (Université Paris 8, CSU-Cresppa) et Claire VIVES (CEET-Cnam).

Dans un contexte où les réformes de la protection sociale postulent  que les salarié·es « préfèrent » la précarité et les contrats courts [Les réformes de la protection sociale visent, depuis la fin des années 1990, à « remettre au travail » les bénéficiaires de la solidarité nationale. Pour prendre un exemple récent, la réforme de l’assurance chômage de 2019 a réduit les allocations des ayants droits qui n’avaient pas travaillé tous les jours (ouvrés). L’objectif explicite est de les pousser à augmenter leur offre de travail.], il apparaît nécessaire de symétriser l’analyse pour saisir le rôle que jouent les employeurs et les employeuses en matière de contractualisation. Cet appel à articles vise à saisir les pratiques contractuelles des employeur·euses pour étudier les paramètres qu’ils et elles prennent en compte, combinent et arbitrent au moment de formuler leur « offre d’emploi ». Dans une perspective plus processuelle, il s’agit aussi d’exposer les ajustements qu’ils et elles engagent ou subissent au cours du processus de recrutement et les effets de ces pratiques sur les statuts d’emploi de la main-d’œuvre en général et des trajectoires des salarié·es en particulier.

En théorie, il paraît impropre de parler de choix quand le droit du travail prescrit en fait un cadre contractuel précis en fonction des motifs d’embauche. Toutefois, en pratique, la multiplication des formes d’emploi externes (travail détaché, intérim, groupements d’employeurs) et des statuts relatifs au travail indépendant (auto-entreprenariat, portage salarial) est concomitante d’une répartition des types de contrats entre diverses formes d’organisation de la production, reléguant hors du contrat à durée indéterminée (CDI) les activités périphériques, saisonnières, d’entretien ou encore de maintenance (Schütz, 2019). Au-delà d’une modélisation simpliste confrontant ponctuellement un·e employeur·euse et un·e salarié·e, ou de ses raffinements derrière l’image d’une firme nœud de contrats (Coriat et Weinstein, 1995), le fonctionnement empirique du marché du travail met aux prises une diversité d’acteur·rices et une multiplicité de rationalités dans un cadre légal qui demeure incontournable. L’étude des décisions, des représentations et des pratiques autour de l’élaboration et de la signature du contrat de travail constitue alors une porte d’entrée stimulante vers une compréhension approfondie des mécanismes du marché du travail.

Les propositions de contributions pourront s’intéresser à trois ensembles de questions, qui n’interdisent pas d’explorer d’autres problématiques :

  • Axe 1 – Quel·les acteur·rices et quelles pratiques contractuelles dans le quotidien de la gestion des entreprises ?
  • Axe 2 – Quelles stratégies, quelles contraintes et quelles ressources pour les acteur·ices des recrutements ?
  • Axe 3 – Quelles représentations réciproques des salarié·es et des employeur·euses ?

Calendrier :  Articles complets (70 000 signes, bibliographie, notes et espaces compris) au plus tard le 2 juin 2025.

Voir le texte de l’appel complet ici.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
cperez (30 octobre 2022). DERNIER APPEL A ARTICLES. Socio-économie du travail. Consulté le 16 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/ub7d


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